L’accouplement et la ponte des œufs
La reproduction des perroquets s’articule autour de plusieurs étapes. Celles-ci peuvent varier d’une espèce à l’autre cependant, nous rencontrons de grandes similitudes parmi les 400 espèces de psittaciformes répertoriées.
Lorsque le couple est formé et que les parents ont atteint la maturité sexuelle -variable d’une espèce à l’autre- ils peuvent alors avoir des comportements sexués et débuter l’activité relative à la couvaison des œufs et à l’élevage des jeunes qui durera plusieurs semaines après que ceux-ci soient sortis du nid.
Tous les perroquets sont nidicoles, à savoir que les jeunes naissent nus et incapables de se nourrir et de se déplacer seuls. Les perroquets sont donc l’inverse des poules, qui elles sont nidifuges : les petits quittent rapidement le nid après l’éclosion.
Les perroquets nichent à l’état sauvage en hauteur, dans des cavités creusées par leur soin ou naturellement dans la roche, dans des termitières ou dans des troncs d’arbre.
La régulation de la reproduction est basée sur plusieurs fonctions du système de contrôle neuroendocrinien, qui sont complémentaires et reliées entre elles.
Les oiseaux nichent toujours à l’époque la plus favorable ou quand les aliments sont plus abondants et aisément accessibles après l’éclosion des jeunes. Tous les perroquets n’ont qu’une seule saison de reproduction par an, pendant laquelle ils pondent une, ou plusieurs fois. Chez la plupart des espèces issues de régions tempérées, l’agrandissement du jour en hiver et au printemps ensuite, entraîne la croissance des gonades (glandes génitales qui sécrètent des hormones sexuelles). La longueur du jour doit logiquement avoir moins d’influence sur la reproduction des espèces issues de régions tropicales. Cependant en captivité, la manipulation de la longueur du jour peut tout de même avoir un effet stimulant sur la reproduction des espèces tropicales et même équatoriales. Chez la perruche Calopsitte (nymphicus hollandicus) la photostimulation améliore les performances de reproduction, tandis que chez l’amazone à ailes orange (amazona amazonica), elle ne semble pas influencer l’entrée en reproduction mais bien la réussite de celle-ci.
L’ornithologue et conservateur Vincent Serventy a rapporté une relation positive entre les pluies et l’activité sexuelle chez des espèces originaires du désert comme les perruches ondulée (melopsittacus undulatus) et les perruches de bourke (neophema bourkii).
Lors de la montée hormonale chez les Psittaciformes, il est possible d’observer des changements comportementaux comme des comportements tels que des parades, au cours desquelles le mâle courtise la femelle, des comportements de destruction plus accentués mais également une agressivité plus exacerbée envers les autres oiseaux et animaux qui partagent le territoire de reproduction.
Lorsque les conditions nécessaires sont remplies, le mâle et la femelle vont s’accoupler. Dans la plupart des cas le mâle monte sur la femelle, ou alors le couple se tourne le dos en levant les rectrices de manière à coller leurs croupions pour mettre en contact leurs cloaques.
Après cela, la femelle investira davantage son nid pour pouvoir pondre ses œufs qui auront chacun plusieurs jours d’intervalle. Chez certaines espèces, cet intervalle se compte même en semaine.
Ensuite, la femelle commencera petit à petit à couver les œufs afin de les maintenir à une température suffisamment élevée pour permettre à l’embryon de pouvoir se developper convenablement. D’ailleurs, le développement de celui-ci débute avant même que les œufs soient pondus si bien que lorsque l’œuf est déposé, l’embryon en est au stade « blastoderme ». À ce stade, il peut rester quelques jours sans mourir en l’absence d’incubation. En effet, à cette période la ponte n’a généralement lieu qu’à un moment déterminé de la journée.
La femelle veillera également à retourner régulièrement les œufs pour que le jaune ne colle pas à la paroi de l’œuf et que le développement cellulaire ne s’arrête.
Les jeunes écloront alors avec un ou plusieurs jours de décalage. Le nombre d’œufs quant à lui est à peu près constant au sein d’une même espèce, comme en témoigne ce tableau de données, réalisé à partir de moyennes issues de plusieurs couples de perroquets :
À l’issue du processus d’incubation, à lieu l’éclosion après une période de 20 à 30 jours selon les espèces.
24 à 48h avant le début de celle-ci, la chambre à air s’étend au sein de l’œuf. Elle représentera 20 à 30% de son volume. L’oisillon va alors percer la membrane chorioallantoïque qui l’en sépare et respire pour la première fois. Après cela, il est impératif que l’œuf ne soit plus retourné.
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